Vision-enfantine

Ma vie, ma vision, mon recit.

Jeudi 22 juillet 2010 à 15:33

Tout d'abord bonjour ! Ce blog et ces articles sont ici pour présenter ma vie. Plongez vous dans mon enfance, dans ce passé que je compte bien décrire afin de mieux l'apprécier.
BONNE VISITE !

Jeudi 22 juillet 2010 à 16:03

Tout passé est different et bon à oublier. Mais si nous le faisons, que nous reste-t-il réelement de nous ? Car le passé créer notre présent et nous guide sur notre futur. A quoi bon vouloir y tirer un trait ? 
C'est grâce a lui et a notre compréhension que nous pouvons nous construire.

C'est au moment ou nous le comprenons que nous devenons.

Et ce blog ainsi que tous ses articles vous permettrons de réfléchir sur les événements les plus tristes de votre vie. Ceux auxquels vous aimeriez ne plus penser. Ceux qui vous rendent pessimiste et ceux pourtant qui vous forgent.

Jeudi 22 juillet 2010 à 16:45

Nous parlons toujours d'une enfance heureuse ou malheureuse. Et si la mienne était les deux ?

Une enfance que l'on veut passer avec le sourire, mais une enfance tout de même triste. Une enfance que l'on veut faire passer pour extraordinaire, mais qui en réalite n'est qu'une parmi les autres.
Celle qu'on veut que tout le monde sache mais qui ne vaut pas la peine d'être racontée.

La mienne, une enfance aux parents divorcés et aux secrets bien gardés.

Tout juste 5 ans et ayant une soeur de 4 ans, nous regardons les disputes de nos parents sans en comprendre le moindre mot. Nos yeux sont affaiblis par la violence de leurs paroles. Je tiens fort ma soeur dans mes bras pour ne pas entendre ses pleurs.
Puis nous allons dans notre chambre pour penser à autre chose car même petits, les enfants comprennent qu'une dispute ne doit pas les atteindre de trop. C'est peut être instinctif.
Mais la porte ne peut cacher leurs voix. Nous n'entendons plus que des sons. Leur ton augmente à chaque fin de phrase. Je pense alors à une chanson, mais pas une chanson douce, sa mélodie ne peut empêcher mes larmes de couler. Et des images me viennent, des images que je n'arrive pas à enlever, des images qui me laisse dans la plus grande des solitudes.

Quelques nuits plus tard, je vois mon père tenant la poignée de la porte d'entrée. Je cours, et je m'accroche à lui. Il me tiens les épaules, je me met à pleurer. Je ne sais pourquoi, cette situation me laissait penser que je n'allais plus jamais le revoir. Je me retourne, essuie les larmes qui me troublent la vue et voit ma soeur tenant la main de Maman. Elle est calme, je dirais même imperturbable, surement pensive. Maman, elle, a les sourcils froncés, je ne la trouve pas belle, j'aime pas ce regard, mais c'est comme si elle voulait le cacher. Alors mes yeux s'élevèrent jusqu'à ceux de Papa qui me regarde sans rien dire. Seule une phrase sort de sa bouche  : << Papa retourne au travail, il a beaucoup de boulot >> et une autre, celle de Maman, s'en suit immédiatement : << Il est tard, il faut que vous alliez vous coucher >>.
Je ne veux pas croire la phrase de Papa. Elle est fausse, je le sais.
Il retire ses mains de mes épaules puis tire la porte. Je me met à crier : << Pourquoi tu pars ? Je veux que tu restes ! >> Ses yeux se mouillent. Il presse le pas. Je m'accroche de nouveau à lui. Maman me prend la main et me tire.
      
      - Laisses partir ton père.
      - Non je veux qu'il reste !
      - Ecoute ce qu'elle te dit, j'ai beaucoup de travail.
      - Non !

Ma main gauche tien de toutes ses forcent son manteau tandis que l'autre essaie désespérement de quitter celle de Maman. Rien à faire. Papa se libère, m'enfermant dans ce qu'il vient de quitter, et la porte se referma. Un cri sortant de mon corps fait résonner toute la pièce et des larmes le suivirent. Elles ne cessèrent de s'écouler et mes plaintes devenèrent infinies : Papa, reviens.

La nuit emporta mes souffrances avec elle.

Jeudi 22 juillet 2010 à 17:35

Les jours passent, sans sa présence.

Depuis son départ, je ne l'ai plus revu. Je suis encore petite, je ne compte pas les jours. A la maternelle, la journée passe vite. A la maison, je m'amuse avec ma soeur puis je demande à Maman le retour de Papa.

   - Il revient quand ?
   - Il travail beaucoup en ce moment et il rentre tard le soir. Tu dors déjà quand il arrive.
   - Alors ce soir je l'attendrais.
   - Mais tu dois dormir, tu ne peux pas rester éveillée trop tard, sinon demain tu vas être fatiguée.
   - C'est pas grave.
   - Si c'est important de bien dormir.
   - Non, pas ce soir.
  
Je croise les bras et retourne dans ma chambre. Quelques heures plus tard, Maman nous appelle pour manger.
Nous venons dans le salon, j'allume la télevision, nous nous asseyons sur le canapé. La table est déjà mise, comme tous les soirs. C'est le mercredi après-midi que nous aidons Maman à mettre la table et c'est amusant. D'ailleurs, tout les mercredis midis, nous mangeons des spaggetis. C'est mon plats préféré ! Et c'est aussi le seul repas ou nous mangeons avec elle car le soir, elle ne prend qu'un thé.
Comme tous les soirs nous regardons notre programme de dessins animés tout en mangeant. Puis lorsque nous avons fini ainsi que le programme, nous nous préparons pour le coucher.
Dans la salle de bain, pendant que nous nous brossons les dents, je raconte à ma soeur ce que je compte faire ce soir.

   - Lucie.
   - Oui ?
   - Ce soir je ne dormirais pas avant d'avoir vu Papa.
   - Pourquoi ?
   - Parce que je veux le voir.
   - Moi aussi je veux le voir.
   - Alors il ne faut pas que tu dormes.
   - D'accord. On fait comment ?
   - On reste dans notre lit et on attend qu'il arrive et qu'il nous fasse un bisou.
   - D'accord.
   - Si tu veux on parlera en attendant.
   - Oui.

On avait donc décidé de ne pas dormir ce soir. Cela va être une longue nuit. Nous allons dans nos lits respectifs et Maman vient nous faire un bisou. Elle ne me reparle pas de ce que je lui avait dit en revenant de l'école et, en quittant la chambre, elle referme tout doucement la porte. Tout a coup, je m'efforce d'ouvrir au plus grand mes yeux, mais je n'ouvre pas la bouche. J'attends. Je pense a Papa, s'il revenait, et qu'il me faisait mon baiser du soir. J'ai du mal à revoir son visage, c'est comme s'il s'effaçait de ma mémoire. Et puis toutes les disputes auxquelles j'étais spectatrice me reviennent précipitement et recouvrent celles de ce baiser. Qu'est ce que je déteste ces disputes ! Elles ne servent qu'à faire pleurer ma soeur ! Maudites disputes ! Voulez vous donc séparer mes parents ? - nous les enfants, nous metterons toujours la faute ailleurs que sur nos parents et sur nous même, au point d'en avoir souvent tord sans s'en rendre compte.

Mes yeux se ferment, doucement mes pensées divergent. Soudain, je me reprend. Et alors j'ouvre mes lèvres et dit : << J'espère qu'il arrive bientôt. >> Pas de réponse. << Lucie, tu dors ? >> Pas de réponse. Si, peut être une : son ronflement lointain que l'on entend que s'il on fait bien attention. Je n'ose pas la réveiller. Je pourrais le faire au moins si Papa arrive. Mais non, je ne peux pas. Mais je lui dirais qu'il est passé. Lucie est encore trop jeune, elle ne peut pas rester éveillée trop longtemps, moi, par contre, je peux !

Son ronflement perdure et me berce. Cette fois ci, je ne réalise plus que j'entre dans mes rêves. Je me laisse porter par ce sommeil qu'inconsciement j'attendais...

Je ne l'aurais pas vu, mais je veux avoir raison.

Jeudi 22 juillet 2010 à 17:58

Et si à mon tour je mentais pour avoir raison ?

Le lendemain matin, lorsque Maman me reveille et que j'arrive à entrouvrir les yeux, je lui dit fièrement :

   - Maman.
   - Oui ?
   - J'ai vu Papa hier soir.
   - Ah bon ?
   - Et il m'a fait un bisou.
   - Alors tu as veillé ?
   - Oui Maman.
   - Et tu n'es pas fatiguée ?
   - Un peu mais je m'en fiche.
   - Alors dépêches toi de te lever, tes céréales vont refroidir.
   - D'accord.

Elle n'avait pas l'air de me croire. Peut être qu'elle savait que je dormais avant qu'il arrive ou qu'il lui a dit que je dormais. Après manger je vais me brosser les dents. Tout en moussant ma bouche, mes yeux regardent autour de moi et se posent sur le pots qui contient nos brosses à dents. Je regarde vaguement, puis, après m'être rincée la bouche, je l'observe un peu mieux. Il n'y à là que 3 brosses à dents. Je cours voir Maman et lui demande d'un ton énervé.

   - Tu m'explique pourquoi y a que 3 brosses à dents ?
   - Pourquoi une telle question ?
   - Y a la tienne, celle de Lucie et la mienne. Et Papa ?
   - Il veut peut être la changer et il n'y en a plus.
   - Pourquoi ?
   - Ariana, ce n'est pas le moment de me poser toutes ces questions tu vas être en retard à l'ecole !

Je soupire puis part me changer. Lucie est déjà prête, comme d'habitude, elle est très rapide et n'aime pas être en retard. Lorsqu'enfin je fini de me préparer, Lucie est déjà sur le pallier et nous attend. A l'entrée de l'ecole, je demande à Maman si elle a un Cachou, car Papa m'en donnait toujours un avant de partir. Elle me dit que non. Je lui fais un bisou, et c'est moi qui part en direction de la cour avant même qu'elle ait quitter le préau. 

Plusieurs mois passèrent dans cette même ambiance, cette même routine. Je n'ai toujours pas mon Cachou et Papa sa brosse à dents. 

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