Vision-enfantine - Ma vie, ma vision, mon recit.http://vision-enfantine.cowblog.frLa vie te donne, la mort te prend. Et adapte-toi comme tu peux.CowblogfrTue, 31 May 2011 23:57:33 +0200180http://vision-enfantine.cowblog.fr/break-3112393.htmlBREAKJe vais avancer parce qu'ils y a des passages plus importants de ma vie qui se concentrent quelques années plus tard...
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http://vision-enfantine.cowblog.fr/commentaires-3112393.htmlTue, 31 May 2011 23:51:00 +0200http://vision-enfantine.cowblog.fr/break-3112393.html
http://vision-enfantine.cowblog.fr/chapitre-8-de-retour-3105689.htmlChapitre 8 : De retourJe veux pas qu'il me suive

Papa et Maman sont venus me chercher. Dans la voiture, ils ne se parlent pas. Alors je parle ! Oui, c'est peut être même parce que je parle qu'ils ne parlent pas. Mais puisque j'ai des choses à raconter, autant les dire.
Eux aussi ont du mal à cohabiter. Je les comprend moi j'aime pas mon plâtre. D'ailleurs il commence à être lourd. Et je ne peux pas bouger dedans : je ne peux pas tourner la tête, je ne peux pas me pencher. Le pire c'est que je ne peux pas me gratter. Mes cheveux s'y nichent et je n'arrive pas à les enlever. Tant pis, je verrais avec Maman.
Papa nous dépose et s'en va. Maman ne sait pas quoi faire, alors elle m'explique que demain je risque d'être mal à l'aise à l'école. Mais moi je m'en fiche. Parce que cette coquille ne me gêne plus, elle m'énerve. J'aimerais pouvoir l'enlever, mais Maman me dit que si je le fais, ma tête ne pourrais pas tenir toute seule. Ca me fait un peu peur alors je décide de l'accepter. Je me sens fatiguée, Maman me dit que c'est l'anesthésie et me conseille d'aller me coucher. Je l'écoute, et me glisse dans mon lit avec un inconnu pour la première fois. Je sens que cette nuit sera longue. Cette carapace m'empêche de me mettre sur le côté, elle retient ma tête droite m'obligeant à regarder les lattes de mon lit.

<< Bonjour mes lattes chéries >> eh oui, je ne les quitterais plus du regard désormais. Il est l'heure de se lever à présent et, c'est par surprise que je réalise que je ne peux pas me lever. Je suis trop lourde. Ah ! cette coquille ! Je décide donc de rouler mais juste avant de tomber, je me reprend et me dis que si je tombe, je risque d'avoir mal.
Si je réfléchie trop longtemps, je vais être en retard ! alors je crie :
    << - Maman !
          - Oui ?
          - Viens ! j'arrive pas à me lever ! >>
Pour éviter que je sois de mauvaise humeur, elle me sourie et essaie de me faire rire. Mais j'ai un peu de mal à trouver cette situation amusante.
Après avoir mangé, mettre brossé les dents et mettre coiffée en essayant au mieux de retirer les quelques cheveux qui me chatouillent, maman m'habille. Enfin, elle me met un gilet, parce que je ne peux pas mettre de T-shirt. C'est parce qu'ils m'ont quand même laissé une petite télévision sur le ventre. A ce moment là, j'avais peur que quelqu'un s'amuse à vouloir enlever mon pull.

Dehors, les gens me regardent, mais pas longtemps. Je me sens mal. J'ai vraiment envie d'enlever ce cocon. A la différence du papillon, je ne choisie pas quand j'en sors. Et ca c'est très énervant, oui je suis énervée. Cette enveloppe m'énerve.

J'affronte quelques questions, puis arrive dans ma classe. Je pensais n'être qu'énervée mais je suis aussi gênée. Et mon plâtre s'est bien gardé de cacher mes joues qui décident de rougir. Le maître me fait sortir de classe avec une amie qui s'empresse de me poser plein de questions.
     << - Tu n'as pas eu mal ?
           - Pas trop.
           - Je me suis inquiétée pour toi.
           - Merci.
           - Tu resteras avec ca combien de temps ?
           - Un mois je crois.
           - C'est long !
           - Oui.
           - Je pourrais écrire dessus ?
           - Si tu veux. >>
Notre discussion s'interrompt par notre maître qui nous demande d'entrer. A peine ayant posé un pied sur le seuil de la porte, un élève s'approche de moi et me tend un carnet bleu : << Le livret d'or pour une bonne camarade >>
     << Hip hip hip ? Hourra ! >>
Un sourire s'esquisse sur mon visage et vient effacer la couleur de ma honte. Tous les élèves applaudissent, certaines viennent m'offrir des cadeaux personnels. En retournant à ma place je feuillette le carnet bleu. Des mots, des dessins, des couleurs, de la joie, un sourire se renouvelle. Je m'assoie. Une main sur mon épaule se fait sentir : << Bienvenue >> Je me retourne est offre mon sourire en retour.

Une solidarité souvent oubliée



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http://vision-enfantine.cowblog.fr/commentaires-3105689.htmlMon, 02 May 2011 21:26:00 +0200http://vision-enfantine.cowblog.fr/chapitre-8-de-retour-3105689.html
http://vision-enfantine.cowblog.fr/chapitre-7-le-jour-j-suite-3095291.htmlChapitre 7: Le jour-J (suite)Cinq, six, sept, huit, neuf...

J'ai du mal à ouvrir les yeux. Alors autant les laisser fermés. Mais je ne suis pas fatiguée. Alors je m'efforce de les ouvrir. C'est encore un peu flou mais je suis dans une salle aux tons orangés. Le flou s'atténue et laisse place à un petit piquotement au cou. Puis se piquotement se change en une douleur qui s'intensifie. Ca fait mal, je ne peux pas bouger la tête - pourquoi une opération à cet endroit ? - je n'arrive pas à voir si quelqu'un pourrait m'aider. Alors je pleure, parce que je n'ai jamais eut une telle douleur. C'est pire que quand tu tombe et que ton genou est égratiné. C'est pire que quand on te tape avec un cartable. C'est pire que quand tu as mal au ventre. Je ne connaissais pas cette douleur, maitenant j'aurai préféré ne jamais la connaître. Je me force tant bien que mal - Dieux sait que le mal ne me fait pas de bien - à tourner la tête, mais c'est trop dur, je n'ai plus le contrôle de mon muscle sterno-cléido-mastoïdien - le nom est biensur su plusieurs années plus tard.

Une infirmière se montre enfin. Elle me demande si je vais bien, mes larmes ne doivent pas lui suffire. Elle me demande ensuite de dire sur une échelle de 0 à 10 l'intensité de ma douleur. << 9 >> pour ne pas dire 10. Enfin elle me demande si je veux voir mes parents - quelle question.
Maman est vers mes pieds, d'ailleurs elle me tient la cheville de ses mains douces et chaudes. Papa, lui a le droit à ma tête et en profite pour caresser mes cheveux. D'un côté Maman me plains et essaie de glisser des << Tu as été forte >> entre les << Tu as pu voir la salle d'opération ? >> et les << Ma chérie tu es une grande fille >> entre les << Tu as compter jusqu'à combien ? >>
Cela me faisait oublier ma douleur, de les voir tous les deux ensembles pour moi. Puis on m'a emmenée dans ma chambre. Toujours avec le lit roulant. Je savour cette fois-ci le trajet avec mes parents. On reprend l'ascenseur, puis les couloirs. Aïe ! Je l'avais oublié celui là ! Ce sursaut m'a fait tellement mal que des larmes recoulèrent.
Dans la chambre, il faut me passer de mon ami le lit qui roule à mon lit qui sent mauvais. Je voyais tout le monde prendre les draps pour me soulever. << Ne bouge pas surtout >> J'avais l'impression d'être lourde. Lorsqu'ils me soulèvent, j'essaie de lever automatiquement ma tête. Et la douleur de tout à l'heure me revient et me fait pousser un gémissement que mes parents n'ont pas compris sur le moment. Le médecin explique que c'est parce que je bouge mon cou et que le muscle sectionné était encore à vif. Qu'est-ce que ça fait mal !

 

Quelques heures plus tard deux infirmières m'expliquent qu'elles vont me faire un plâtre. On m'emmène donc dans une salle, toujours avec un lit roulant. Une structure plutôt rudimentaire se tient dans la salle. Je me retrouve en quelques minutes en suspension au-dessus du sol par cet assemblage métallique. La mise du plâtre est longue, mon dos est petit à petit recouvert, puis ma tête. Ca commence à faire lourd. Il faut pourtant attendre que ça sèche. Ensuite je suis installée de nouveau dans ma chambre. J'ai donc tout le temps de me familiariser avec cette coquille blanche qui m'enfermera pendant un mois. C'est pas trop serré mais c'est quand même bizarre. Une chose me fait rire bien que je sois fatiguée après tout ça : on m'a laissé une fenêtre ! Elle se situe sur mon ventre, de ma poitrine à mon nombril. Je me vois donc comme le sixième teletubies.

Dur cohabitation...

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http://vision-enfantine.cowblog.fr/commentaires-3095291.htmlMon, 21 Mar 2011 18:39:00 +0100http://vision-enfantine.cowblog.fr/chapitre-7-le-jour-j-suite-3095291.html
http://vision-enfantine.cowblog.fr/chapitre-7-le-jour-j-suite-3079480.htmlChapitre 7 : Le jour-J (suite)Le deuxième jour

Je suis bien. Il fait chaud. La lumière blanche éclaire mon réveil. Je suis chez moi, dans mon lit, avec toutes mes peluches. Ma couverture est légère. La fenêtre est imperceptible. Cela me rappelle une douce mélodie, quand le mouvement devient plus fort que le son, que le vent ondule son voile et rafraichit mon visage. Que le grain de la laine, plutôt doux, se pose sur mes jambes. Que le cri lointain que je peux repérer me siffle dans l'oreille.
Maintenant j'ai peut être trop chaud. Alors j'ouvre mes yeux, la lumière est beaucoup trop forte. Des larmes coulent, je cligne des yeux, mais c'est bien trop blanc pour que cette ambiance soit profitable. Je me retourne violemment et met ma couverture au-dessus de ma tête. J'inspire un coup pour me détendre, mais une odeur étrange me met mal à l'aise. Ce n'est pas une odeur que je connais, elle ne sent pas bon et ne veut pas se retirer. Je me souviens de cette drôle d'odeur, elle n'appartient qu'à un seul endroit :

          << - Bonjour Ariana. Tu te souviens, c'est aujourd'hui qu'on va t'opérer.
                - Bonjour.
                - Aller, lèves-toi, tu vas prendre une douche avec un savon que je vais te donner.
                - D'accord.
                - Et prends aussi ça, tu vas les mettre après ta douche. >>

Elle me conduit dans une salle toute blanche - qu'est-ce qui ne l'est pas - avec au milieu une baignoire dominée par une machine bleue. Je ne comprends pas son fonctionnement mais j'aurai tout le temps de le faire pendant ma douche. Elle me dépose des vêtements blancs sur une chaise et s'en va. Je me déshabille et tout en observant la machine, entre dans la baignoire. Après quelques secondes je me décident à allumer l'eau. Prenant la paume de douche et tournant le premier bouton, j'étais loin d'imaginer que le jet allait être froid. Car en effet il l'était ! J'ai beau mettre au maximum le bouton pour la température, rien à faire, l'eau reste froide.
Tant pis, je regarde à nouveau la machine, et laisse la tête en arrière pour que l'eau mouille mes cheveux sans toucher mon dos. Cette technique était plutôt bien jusqu'au moment où je réalise que mes cheveux ne doivent pas être les seuls à être lavés. Je passe donc le savon sur moi, ce n'est pas le plus compliqué.

        << - Bien, tu es habillée. Comment était la douche ?
              - Froide. >>

Plus tard j'apprend que j'étais la première de la journée à être passée et l'eau chaude n'était pas encore déclenchée. Vas savoir pourquoi.
Je me retrouve désormais sur un de ces lits qui roulent. Comme dans les films ! Un médecin arrive, il m'explique qu'il est mon chirurgien - j'avais oublié sa tête lors du premier rendez-vous - il est accompagné de deux infirmières.
Et c'est partit ! Comme dans les films aussi ! Le lit roule dans les couloirs, j'aimerais tellement m'assoir pour apprécier ce moment qui ne se répètera peut être jamais dans ma vie. Ah ! Mon lit sursaute, nous venons de passer un ressaut. On monte dans un ascenseur, on arrive dans une première salle et on me laisse. Je suis seule, je me tourne un peu, gigote pour voir autour de moi. Une infirmière vient me voir pour me demander si je préfère m'endormir avec un masque ou une piqûre. Ma réponse est sans doute la première option étant donné phobie des aiguilles.
Elle m'emmène dans la salle d'en face, place mon lit près d'une table grise. On m'y installe, on me met une couverture et un gros tube dessous à côté de mes pieds. Sur ma poitrine, trois petits ronds blancs avec un fil relié à quelque chose que je ne peux voir. Sur mon doigt une pince en plastique rouge elle aussi reliée à un fil qui dépasse de mon champs de vision. Enfin, ma commande arrive.

Un, deux, trois, quat...
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http://vision-enfantine.cowblog.fr/commentaires-3079480.htmlWed, 19 Jan 2011 12:38:00 +0100http://vision-enfantine.cowblog.fr/chapitre-7-le-jour-j-suite-3079480.html
http://vision-enfantine.cowblog.fr/chapitre-7-le-jour-j-3065893.htmlChapitre 7 : Le jour-JUne semaine est passée. Me voilà à l'hôpital. C'est Papa qui m'accompagne.

Je lui tient le bras, mon pas est rapide, le sien est lent. Alors je me concentre sur ses pieds. Papa en fait deux quand j'en fait trois... Ah ! Je comprend donc mieux ! C'est pour ça que lorsque je me met à courrir pour le retrapper, je suis obligée de m'arrête ensuite pour l'attendre ! Mais passons, nous sommes dans l'ascenseur. On monte, mon ventre ressend quelque chose, une vague. La porte s'ouvre, la vague descend. Après plusieurs minutes, un médecin vient nous saluer. Il nous conduit dans une chambre aux murs tout blanc. Il y a deux lits, une fille est posée sur celui près de la fenêtre, son père est près d'elle. Ils sont à contre-jour, mais je crois qu'elle a les cheveux noirs. Je ne crois pas qu'ils nous ait remarqué, ils discutent, mais je ne les entends pas. D'ailleurs, ma main ne tient plus le bras de Papa. Lorsque je me retourne, il est à la porte avec le medecin. Et puis le medecin s'en va après que Papa l'ait remercié.
     << - Bon, ici c'est ta chambre, me dit-il, tu vas la partager avec cette jeune fille.
         - D'accord, tu restes avec moi ?
         - Oui.
         - Qu'est-ce qu'on fait ?
         - Il serait poli de dire "bonjour" à cette fille.
         - D'accord. >>

On s'approche de ces deux ombres qui, au fur et à mesure de nos pas, s'éclaircissent et se distinguent de la lumière du jour.
     << - Bonjour, commence Papa.
         - Bonjour Monsieur, répond le père de la fille.
         - Alors elle vont se partager cette chambre ?
         - En effet. >>

Une infirmière entre, demande à ce que Papa la suive pendant que je m'installe. Le père de la fille s'en va aussi. Je les regarde partir, je n'aime pas trop ça, je ne veux pas que Papa me laisse. <<Tu t'appelles comment ?>> Je me retourne et répond.
     << - Ariana, et toi ?
         - Claire. Pourquoi tu es ici ?
         - On va m'opérer et toi ?
         - Moi aussi. Toi c'est où ?
         - Au cou et toi ?
         - Moi on va m'enlever une broche que j'ai dans le bras.
         - Ca doit être bizarre d'avoir ça, c'est quoi ?
         - Une barre en fer ici.
         - Si tu touche, tu la sens ?
         - Non.
         - Tu n'as pas mal ?
         - Non ça va. C'est la première fois que tu viens ici ?
         - Oui.
         - Moi c'est la deuxième.
         - Pourquoi ?
         - Bein pour me mettre la broche.
         - Ah oui ! >>

Mon Papa revient, mais pas celui de Claire.
     << - Je vais aller travailler.
         - Oh non ! Tu as dit que tu allais rester avec moi.
         - Oui mais là je ne peux pas. Désolé ma puce, je reviens demain.
         - D'accord. Au revoir, à demain. >>

Il me fait un bisous. Je ressend encore quelque chose dans mon ventre, mais cette fois-ci ce n'est pas une vague comme dans l'ascenseur. Ca ressemble à un poids, une ancre lachée et qui me freine alors que je voulais qu'il reste.

Une nuit... je crois que c'est demain qu'on m'opère. Je suis fatiguée.
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http://vision-enfantine.cowblog.fr/commentaires-3065893.htmlSat, 04 Dec 2010 23:30:00 +0100http://vision-enfantine.cowblog.fr/chapitre-7-le-jour-j-3065893.html
http://vision-enfantine.cowblog.fr/chapitre-6-ce-qu-elle-me-cachait-3063760.htmlChapitre 6 : Ce qu'elle me cachaitVoici comment une douleur peut être interprêtée...

Parfois, Lucie et moi regardons la télévision allongées sur le canapé, chacune occupant un des côtés. Biensur, une règle a été établie : on ne choisit qu'un programme qui puisse plaire à toutes les deux. Le télécommande se trouve sur la table en face de nous et sagement nous y faisons abstraction pour profiter de notre soirée. Parce que la manette, c'est elle qui nous guide vers quelle source de distraction nous allons nous tourner, et, quoi qu'il en soit, il est impossible de l'utiliser sans en expliquer la cause. Mais la manette, c'est pas le plus tentant. Ce qui nous démange le plus, c'est de taquiner notre opposée. Pour ce faire, j'opte pour les pieds... c'est donc une guerre qui est déclarée : la guerre des pieds froids !
Qu'est ce que c'est amusant ! Mais il arrive un moment, où c'est guerre devient douloureuse. Les coups de Lucie deviennent plus forts mais je ne dis rien et continue à m'amuser. De temps en temps, c'est mon tibia qui est victime d'un coup si fort, je le ressend sur toute ma jambe. Alors je prononce un "aïe" qui s'enfuit dans la bataille. Je déclare forfait, plis mes jambes et soulève mon pantalon : c'est rouge, si je touche j'ai mal.
Nous finissons de regarder la télévision et nous partons nous préparer pour le coucher.
Maman vient me dire bonne nuit. Elle me demande si Lucie et moi nous nous disputions il y a quelques minutes.

    << - Non non ! On jouait.
         - Tu sais, le soir, il ne faut pas trop chahuter.
         - Pourquoi ?
         - Parce qu'on a des voisins. Et tu sais qu'ils n'aiment pas ça.
         - D'accord.
         - Et puis tu vas avoir du mal à t'endormir.
         - Non.
         - Comment ça "non" ?
         - Je vais bien dormir.
         - Alors bonne nuit ma chérie. Je vais voir Lucie.
         - A demain.
         - A demain. >>

Mes rougeures s'éteignent. Mes yeux se ferment

A demain...

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http://vision-enfantine.cowblog.fr/commentaires-3063760.htmlSat, 27 Nov 2010 23:49:00 +0100http://vision-enfantine.cowblog.fr/chapitre-6-ce-qu-elle-me-cachait-3063760.html
http://vision-enfantine.cowblog.fr/chapitre-5-l-operation-3021272.htmlChapitre 5 : L'opérationLes médecins ne voient pas toujours tout.

Nous sommes dans la voiture Papa, Maman et moi. C'est rare que je les vois ensemble. Nous sommes en direction de l'hôpital de Garche. Ils m'ont dit que c'est pour aller voir un médecin qui va vérifier mon cou. Papa cherche une place où se garer. Maman discute avec moi.
Entrés dans l'enceinte de l'hôpital, Maman me tient la main, Papa demande son chemin. Dans la salle d'attente, j'accours vers les magazines :
<<  - Doucement ! dit Maman.
       - Oui ne t'inquiète pas...
       - Tiens, au passage, trouves-moi un magazine... chuchote Papa.
       - Ca ? en lui montrant le premier de la pile "Gala"
       - Non non ! Un truc de sciences.
       - Ca ?
       - Très bien. Merci.
       - Et toi Maman ?
       - Non merci j'ai apporté mon livre.
       - D'accord. >>

Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés. Mais j'ai eu le temps de comtempler tous les murs de la salle avec précision ainsi que le plafond mais ça faisait mal à la nuque alors j'ai opté pour le carrelage. J'ai eu aussi le temps de ronger tous mes ongles et de compter le nombre de gargouillis de mon ventre.
Une personne nous appelle ; on s'approche d'une salle et attendons. Un monsieur nous salut, nous fait entrer et nous invite à nous assoir. Mais il n'y a que de sièges alors je reste debout entre Papa et Maman. Le docteur discute avec mes parents puis me demande d'enlever mon T-shirt. Je ne refuse pas mais qu'est ce que j'étais gênée ! Il m'observe, me demande de ma courber. Enfin, je remet mon T-shirt et à peine ai-je passé ma tête dedans j'entends le docteur annoncer mon opération :
<< - Vraiment ? s'inquiète Maman.
      - Si cela avait été prit avant elle n'aurait eu que quelques scéances de kinésithérapeute, mais à présent il est conseillé de pratiquer une opération de tendon. Votre fille a une scoliose congénitale assez avancée.
      - Oh non ! Je ne veux pas ! >>

Des papiers se font signer, mes parents se lèvent, sèrent la main du docteur. La mienne tremble mais la lui serre quand même. Mon opération est prévue dans deux semaines.
Dans la voiture, je ne fais que parler. J'ai oublié cette histoire d'opération et raconte mes journées scolaires en profitant de ce moment où je revoit mes parents ensembles. Quelque part, cette opération tombe bien, elle me permet de les réunir un peu.

Même si on ne va pas bien, quand on les voit on est heureux.

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http://vision-enfantine.cowblog.fr/commentaires-3021272.htmlThu, 22 Jul 2010 21:01:00 +0200http://vision-enfantine.cowblog.fr/chapitre-5-l-operation-3021272.html
http://vision-enfantine.cowblog.fr/chapitre-3-mon-pere-3021238.htmlChapitre 3 : Mon pèreJe suis entrée en CP normalement. Toutes mes classes je les aient faites normalement. Je suis maintenant en CM2.

Je n'en ai pas le souvenir, mais pendant ces années, j'ai compris que le départ de Papa était pour trouver un appartement. Et, un week-end sur deux, nous partions à Asnieres, car c'est là-bas qu'il en a trouvé un. C'est un peu loin mais j'aime bien la voiture avec lui. Et puis depuis 2 ans je crois, Lucie fait du judo, et quand il doit l'accompagner de chez lui au gymnase qui se trouve dans une autre ville, nous passons au Mc Donald le midi pour manger un morceau. Qu'est ce que j'aime ces moments là avec lui et ma soeur !
L'appartement est petit mais j'aime bien. Quand nous sommes chez lui on joue à toute sorte de jeu avec ma soeur pendant qu'il est dans le salon. Et je vois dans ses yeux qu'il est heureux. Ca nous change des disputes et de son absence que l'on a eu avant !
Le soir nous dormons dans sa chambre où est posé un grand matela à deux places et plein de carton. Papa dort sur le canapé. Notre jeu préféré est de se construire une forteresse avec les cartons encore pleins. Mais ils sont lourds, alors Papa en porte quelques uns.

   - Qu'est-ce qu'il y a dedans pour que se soit aussi lourd Papa ?
   - Des livres principalement.
   - Tu aimes lire ?
   - Oui, beaucoup.
   - Pas moi.
   - Tu devrais.

Il me sourit. Avec Papa, les conversations sont courtes, ses phrases sont brèves. Contrairement à Maman où l'on parler pendant des heures ! Mais cela ne me dérange pas. Et me pousse à lui poser plus de questions, ce qui ne le fatigue jamais. Une fois, il regardait un match de football. C'est de là ce qu'il préfère avec les documentaires sur les pays qui passent sur Arte. Alors je m'assoie à côté de lui. Il ne bouge pas. Il pose son bras sur le haut du canapé et je met ma tête sur lui. Lorsqu'un but est marqué ou que son équipe préférée n'a pas réussi à le faire, il pousse un ''non'' pas sincère. Et ça me fait rire car il dit ça exprès. Mais au foot je ne comprends rien. Et c'est là que je pose toute sorte de questions auxquelles il me repond sérieusement et calmement. Je n'ai jamais vu Papa s'énerver. Après de nombreuses questions, un silence se fait, et seulement le son de la télevision s'engouffre dans la pièce où traînent quelque dessins et peintures que Lucie et moi aimons bien faire sur des morceaux de cartons. Il n'y a là que les commentateurs, le public, Papa et moi. Une ambiance que je souhaite interminable. Et puis Papa me dit :

   - Tu sais ce que j'ai dis un jour quand j'étais jeune ?
   - Non ?
   - Et bien lorsque je regardais un match de foot à la télé avec mon père, et que je les voyait tous courir après cette balle, j'ai demandé : ''Pourquoi on ne donne pas un ballon à chacun ? Comme ça il n'y aura pas de jaloux !"

Et ça m'a fait rire. Parce que j'aime la façon dont Papa raconte ses histoires. Il a un humour que j'aime : sérieux et simple. Ah ! S'il pouvait continuer ses histoires ! Je ne m'en lasse pas ! Ce sont les seules phrases longues qu'il me dit de sa voix posée et grave. Et rire avec lui me rend heureuse et me fait oublier le temps.

Et nos week-end se terminent si vite...

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http://vision-enfantine.cowblog.fr/commentaires-3021238.htmlThu, 22 Jul 2010 18:52:00 +0200http://vision-enfantine.cowblog.fr/chapitre-3-mon-pere-3021238.html
http://vision-enfantine.cowblog.fr/chapitre-2-que-de-mensonges-que-je-ne-peux-voir-3021114.htmlChapitre 2 : Que de mensonges que je ne peux voirEt si à mon tour je mentais pour avoir raison ?

Le lendemain matin, lorsque Maman me reveille et que j'arrive à entrouvrir les yeux, je lui dit fièrement :

   - Maman.
   - Oui ?
   - J'ai vu Papa hier soir.
   - Ah bon ?
   - Et il m'a fait un bisou.
   - Alors tu as veillé ?
   - Oui Maman.
   - Et tu n'es pas fatiguée ?
   - Un peu mais je m'en fiche.
   - Alors dépêches toi de te lever, tes céréales vont refroidir.
   - D'accord.

Elle n'avait pas l'air de me croire. Peut être qu'elle savait que je dormais avant qu'il arrive ou qu'il lui a dit que je dormais. Après manger je vais me brosser les dents. Tout en moussant ma bouche, mes yeux regardent autour de moi et se posent sur le pots qui contient nos brosses à dents. Je regarde vaguement, puis, après m'être rincée la bouche, je l'observe un peu mieux. Il n'y à là que 3 brosses à dents. Je cours voir Maman et lui demande d'un ton énervé.

   - Tu m'explique pourquoi y a que 3 brosses à dents ?
   - Pourquoi une telle question ?
   - Y a la tienne, celle de Lucie et la mienne. Et Papa ?
   - Il veut peut être la changer et il n'y en a plus.
   - Pourquoi ?
   - Ariana, ce n'est pas le moment de me poser toutes ces questions tu vas être en retard à l'ecole !

Je soupire puis part me changer. Lucie est déjà prête, comme d'habitude, elle est très rapide et n'aime pas être en retard. Lorsqu'enfin je fini de me préparer, Lucie est déjà sur le pallier et nous attend. A l'entrée de l'ecole, je demande à Maman si elle a un Cachou, car Papa m'en donnait toujours un avant de partir. Elle me dit que non. Je lui fais un bisou, et c'est moi qui part en direction de la cour avant même qu'elle ait quitter le préau. 

Plusieurs mois passèrent dans cette même ambiance, cette même routine. Je n'ai toujours pas mon Cachou et Papa sa brosse à dents. 
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http://vision-enfantine.cowblog.fr/commentaires-3021114.htmlThu, 22 Jul 2010 17:58:00 +0200http://vision-enfantine.cowblog.fr/chapitre-2-que-de-mensonges-que-je-ne-peux-voir-3021114.html
http://vision-enfantine.cowblog.fr/chapitre-1-le-sourire-de-mon-enfance-suite-3021079.htmlChapitre 1 : Le sourire de mon enfance (suite)Les jours passent, sans sa présence.

Depuis son départ, je ne l'ai plus revu. Je suis encore petite, je ne compte pas les jours. A la maternelle, la journée passe vite. A la maison, je m'amuse avec ma soeur puis je demande à Maman le retour de Papa.

   - Il revient quand ?
   - Il travail beaucoup en ce moment et il rentre tard le soir. Tu dors déjà quand il arrive.
   - Alors ce soir je l'attendrais.
   - Mais tu dois dormir, tu ne peux pas rester éveillée trop tard, sinon demain tu vas être fatiguée.
   - C'est pas grave.
   - Si c'est important de bien dormir.
   - Non, pas ce soir.
  
Je croise les bras et retourne dans ma chambre. Quelques heures plus tard, Maman nous appelle pour manger.
Nous venons dans le salon, j'allume la télevision, nous nous asseyons sur le canapé. La table est déjà mise, comme tous les soirs. C'est le mercredi après-midi que nous aidons Maman à mettre la table et c'est amusant. D'ailleurs, tout les mercredis midis, nous mangeons des spaggetis. C'est mon plats préféré ! Et c'est aussi le seul repas ou nous mangeons avec elle car le soir, elle ne prend qu'un thé.
Comme tous les soirs nous regardons notre programme de dessins animés tout en mangeant. Puis lorsque nous avons fini ainsi que le programme, nous nous préparons pour le coucher.
Dans la salle de bain, pendant que nous nous brossons les dents, je raconte à ma soeur ce que je compte faire ce soir.

   - Lucie.
   - Oui ?
   - Ce soir je ne dormirais pas avant d'avoir vu Papa.
   - Pourquoi ?
   - Parce que je veux le voir.
   - Moi aussi je veux le voir.
   - Alors il ne faut pas que tu dormes.
   - D'accord. On fait comment ?
   - On reste dans notre lit et on attend qu'il arrive et qu'il nous fasse un bisou.
   - D'accord.
   - Si tu veux on parlera en attendant.
   - Oui.

On avait donc décidé de ne pas dormir ce soir. Cela va être une longue nuit. Nous allons dans nos lits respectifs et Maman vient nous faire un bisou. Elle ne me reparle pas de ce que je lui avait dit en revenant de l'école et, en quittant la chambre, elle referme tout doucement la porte. Tout a coup, je m'efforce d'ouvrir au plus grand mes yeux, mais je n'ouvre pas la bouche. J'attends. Je pense a Papa, s'il revenait, et qu'il me faisait mon baiser du soir. J'ai du mal à revoir son visage, c'est comme s'il s'effaçait de ma mémoire. Et puis toutes les disputes auxquelles j'étais spectatrice me reviennent précipitement et recouvrent celles de ce baiser. Qu'est ce que je déteste ces disputes ! Elles ne servent qu'à faire pleurer ma soeur ! Maudites disputes ! Voulez vous donc séparer mes parents ? - nous les enfants, nous metterons toujours la faute ailleurs que sur nos parents et sur nous même, au point d'en avoir souvent tord sans s'en rendre compte.

Mes yeux se ferment, doucement mes pensées divergent. Soudain, je me reprend. Et alors j'ouvre mes lèvres et dit : << J'espère qu'il arrive bientôt. >> Pas de réponse. << Lucie, tu dors ? >> Pas de réponse. Si, peut être une : son ronflement lointain que l'on entend que s'il on fait bien attention. Je n'ose pas la réveiller. Je pourrais le faire au moins si Papa arrive. Mais non, je ne peux pas. Mais je lui dirais qu'il est passé. Lucie est encore trop jeune, elle ne peut pas rester éveillée trop longtemps, moi, par contre, je peux !

Son ronflement perdure et me berce. Cette fois ci, je ne réalise plus que j'entre dans mes rêves. Je me laisse porter par ce sommeil qu'inconsciement j'attendais...

Je ne l'aurais pas vu, mais je veux avoir raison.

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http://vision-enfantine.cowblog.fr/commentaires-3021079.htmlThu, 22 Jul 2010 17:35:00 +0200http://vision-enfantine.cowblog.fr/chapitre-1-le-sourire-de-mon-enfance-suite-3021079.html