Vision-enfantine

Ma vie, ma vision, mon recit.

Jeudi 22 juillet 2010 à 17:35

Les jours passent, sans sa présence.

Depuis son départ, je ne l'ai plus revu. Je suis encore petite, je ne compte pas les jours. A la maternelle, la journée passe vite. A la maison, je m'amuse avec ma soeur puis je demande à Maman le retour de Papa.

   - Il revient quand ?
   - Il travail beaucoup en ce moment et il rentre tard le soir. Tu dors déjà quand il arrive.
   - Alors ce soir je l'attendrais.
   - Mais tu dois dormir, tu ne peux pas rester éveillée trop tard, sinon demain tu vas être fatiguée.
   - C'est pas grave.
   - Si c'est important de bien dormir.
   - Non, pas ce soir.
  
Je croise les bras et retourne dans ma chambre. Quelques heures plus tard, Maman nous appelle pour manger.
Nous venons dans le salon, j'allume la télevision, nous nous asseyons sur le canapé. La table est déjà mise, comme tous les soirs. C'est le mercredi après-midi que nous aidons Maman à mettre la table et c'est amusant. D'ailleurs, tout les mercredis midis, nous mangeons des spaggetis. C'est mon plats préféré ! Et c'est aussi le seul repas ou nous mangeons avec elle car le soir, elle ne prend qu'un thé.
Comme tous les soirs nous regardons notre programme de dessins animés tout en mangeant. Puis lorsque nous avons fini ainsi que le programme, nous nous préparons pour le coucher.
Dans la salle de bain, pendant que nous nous brossons les dents, je raconte à ma soeur ce que je compte faire ce soir.

   - Lucie.
   - Oui ?
   - Ce soir je ne dormirais pas avant d'avoir vu Papa.
   - Pourquoi ?
   - Parce que je veux le voir.
   - Moi aussi je veux le voir.
   - Alors il ne faut pas que tu dormes.
   - D'accord. On fait comment ?
   - On reste dans notre lit et on attend qu'il arrive et qu'il nous fasse un bisou.
   - D'accord.
   - Si tu veux on parlera en attendant.
   - Oui.

On avait donc décidé de ne pas dormir ce soir. Cela va être une longue nuit. Nous allons dans nos lits respectifs et Maman vient nous faire un bisou. Elle ne me reparle pas de ce que je lui avait dit en revenant de l'école et, en quittant la chambre, elle referme tout doucement la porte. Tout a coup, je m'efforce d'ouvrir au plus grand mes yeux, mais je n'ouvre pas la bouche. J'attends. Je pense a Papa, s'il revenait, et qu'il me faisait mon baiser du soir. J'ai du mal à revoir son visage, c'est comme s'il s'effaçait de ma mémoire. Et puis toutes les disputes auxquelles j'étais spectatrice me reviennent précipitement et recouvrent celles de ce baiser. Qu'est ce que je déteste ces disputes ! Elles ne servent qu'à faire pleurer ma soeur ! Maudites disputes ! Voulez vous donc séparer mes parents ? - nous les enfants, nous metterons toujours la faute ailleurs que sur nos parents et sur nous même, au point d'en avoir souvent tord sans s'en rendre compte.

Mes yeux se ferment, doucement mes pensées divergent. Soudain, je me reprend. Et alors j'ouvre mes lèvres et dit : << J'espère qu'il arrive bientôt. >> Pas de réponse. << Lucie, tu dors ? >> Pas de réponse. Si, peut être une : son ronflement lointain que l'on entend que s'il on fait bien attention. Je n'ose pas la réveiller. Je pourrais le faire au moins si Papa arrive. Mais non, je ne peux pas. Mais je lui dirais qu'il est passé. Lucie est encore trop jeune, elle ne peut pas rester éveillée trop longtemps, moi, par contre, je peux !

Son ronflement perdure et me berce. Cette fois ci, je ne réalise plus que j'entre dans mes rêves. Je me laisse porter par ce sommeil qu'inconsciement j'attendais...

Je ne l'aurais pas vu, mais je veux avoir raison.

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