Vision-enfantine

Ma vie, ma vision, mon recit.

Jeudi 22 juillet 2010 à 16:45

Nous parlons toujours d'une enfance heureuse ou malheureuse. Et si la mienne était les deux ?

Une enfance que l'on veut passer avec le sourire, mais une enfance tout de même triste. Une enfance que l'on veut faire passer pour extraordinaire, mais qui en réalite n'est qu'une parmi les autres.
Celle qu'on veut que tout le monde sache mais qui ne vaut pas la peine d'être racontée.

La mienne, une enfance aux parents divorcés et aux secrets bien gardés.

Tout juste 5 ans et ayant une soeur de 4 ans, nous regardons les disputes de nos parents sans en comprendre le moindre mot. Nos yeux sont affaiblis par la violence de leurs paroles. Je tiens fort ma soeur dans mes bras pour ne pas entendre ses pleurs.
Puis nous allons dans notre chambre pour penser à autre chose car même petits, les enfants comprennent qu'une dispute ne doit pas les atteindre de trop. C'est peut être instinctif.
Mais la porte ne peut cacher leurs voix. Nous n'entendons plus que des sons. Leur ton augmente à chaque fin de phrase. Je pense alors à une chanson, mais pas une chanson douce, sa mélodie ne peut empêcher mes larmes de couler. Et des images me viennent, des images que je n'arrive pas à enlever, des images qui me laisse dans la plus grande des solitudes.

Quelques nuits plus tard, je vois mon père tenant la poignée de la porte d'entrée. Je cours, et je m'accroche à lui. Il me tiens les épaules, je me met à pleurer. Je ne sais pourquoi, cette situation me laissait penser que je n'allais plus jamais le revoir. Je me retourne, essuie les larmes qui me troublent la vue et voit ma soeur tenant la main de Maman. Elle est calme, je dirais même imperturbable, surement pensive. Maman, elle, a les sourcils froncés, je ne la trouve pas belle, j'aime pas ce regard, mais c'est comme si elle voulait le cacher. Alors mes yeux s'élevèrent jusqu'à ceux de Papa qui me regarde sans rien dire. Seule une phrase sort de sa bouche  : << Papa retourne au travail, il a beaucoup de boulot >> et une autre, celle de Maman, s'en suit immédiatement : << Il est tard, il faut que vous alliez vous coucher >>.
Je ne veux pas croire la phrase de Papa. Elle est fausse, je le sais.
Il retire ses mains de mes épaules puis tire la porte. Je me met à crier : << Pourquoi tu pars ? Je veux que tu restes ! >> Ses yeux se mouillent. Il presse le pas. Je m'accroche de nouveau à lui. Maman me prend la main et me tire.
      
      - Laisses partir ton père.
      - Non je veux qu'il reste !
      - Ecoute ce qu'elle te dit, j'ai beaucoup de travail.
      - Non !

Ma main gauche tien de toutes ses forcent son manteau tandis que l'autre essaie désespérement de quitter celle de Maman. Rien à faire. Papa se libère, m'enfermant dans ce qu'il vient de quitter, et la porte se referma. Un cri sortant de mon corps fait résonner toute la pièce et des larmes le suivirent. Elles ne cessèrent de s'écouler et mes plaintes devenèrent infinies : Papa, reviens.

La nuit emporta mes souffrances avec elle.

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